Le Stang

Toponymie bretonne : Le stanc /Vallon - Le stank / Etang.


Cadastres

Cadastre 1872

Cadastre 2022 


En 2022, nous retrouvons la ferme du Stang qui se trouve désormais dans l'enceinte de l'Ecole Navale de Lanvéoc Poulmic où l'étang a été asséché.


Recensements du Stang

En 1876, Joseph Kervouel * veuf demeurait dans cette ferme avec ses deux fils Kerouel (nom modifié) François et Auguste qui était meunier certainement dans le Moulin du Poulmic. Ils étaient aidé par deux domestiques.

Depuis le recensement de 1936, il a été enregistré plusieurs familles dont les chefs de familles travaillaient pour la construction de la Base aéronavale avec l'entreprise THEG.

 En 1946, 7 familles demeuraient au Stang, dont Jeannie Kerouel  (la petite fille de *Joseph Kervouel) et son époux Louis Joseph Cap qui continuaient à cultiver les terres avec la famille Diraison Hervé.  Lefebre Fernand était Marin, les autres chefs de familles étaient des manœuvres embauchés pour la construction de la BAN dont un sujet espagnol.


Anse du Poulmic avant la BAN de Lanvéoc-Poulmic

Nous apercevons la ferme du Stang en haut sur la droite de cette photo.


La Briqueterie du stang oubliée

Dans le n° 9 d’Avel Gornog de Juillet 2001 vous pourrez retrouver l’article complet « Articles et Briqueterie aux abords de la rade de Brest  par Louis Chauris, Didier Cadiou et Jean-Jacques Kerdreux.

Il est indiqué en fin de cet article très intéressant :

« Vestiges d’archéologie industrielle… à sauvegarder.

Nous ne saurions terminer cette évocation d’un activité aujourd’hui disparue sans attirer l’attention sur l’urgence des mesures à prendre pour sauvegarder voir même, dans certains cas, pour restaurer quelques sites de fours à briques, témoins muets des efforts entrepris naguère en  vue de la mise en valeur des matériaux du sous-sol ».

Pendant la  Journée du Patrimoine de pays du 29 juin 2025 ayant pour thème « La terre » nous avons souhaitez faire revivre un peu cette petite briqueterie avec la visite de ces vestiges et son histoire.

En bord de rade de Brest « véritable petite mer intérieure », la présence d’un ancien four à brique non daté a été signalé par J. Mornand en 1972. 

Il se situe près du Stang, sous Saint-Efflez à Lanvéoc (non loin de l’établissement militaire de Lanvéoc-Poulmic)│

Le site aujourd’hui très dégradé, se trouve sur une parcelle de l’Ecole Navale, traversée par le Gr 34

 

Dans la micro falaise écroulée au Stang, nous apercevons l'entrée du four qui devait ressembler à ce détail du four à briques de Porstermer à Roscanvel.  Des fouilles ont mis à jour un four à deux niveaux (rapport fait par René Sanquer, archéologue et enseignant universitaire). 

Photos Didier Cadiou

Epoques des exploitations

 

La date des premières extractions d’argile autour de la rade de Brest reste inconnue. Toutefois, les archéologues ont montré que des tuiles galloromaines  de la région avaient déjà utilisé les argiles marines de Landerneau. 

Cependant l’exploitation de cette argile ne paraît vraiment avoir pris qu’au 19ème siècle avec un intérêt tout spécial porté à l’industrie liée à ces matériaux pendant le Second Empire.

L’armée était grande consommatrice de briques, des personnes privées ont tenté la création de micro industries en presqu’île de Crozon avec plus ou moins de bonheur relativement éphémère car l’avènement du béton armé, supprima l’usage des briques pour la création des voûtes dans les enceintes de défense.

Brest, vue du port en1862 le site en bordure du port Militaire est en pleine construction Photo Jean Andrieux Collection Gaye

En 1860, la Marine passe commande au sieur Jullou de 60 m³ de « terre réfractaire du Poulmic »à livrer pour le 10 septembre 1860. Or, à cette date, seuls 29.30 m³ ont été livrés pour le 27 octobre, mais il manque encore 23.95 m³. Pour justifier son retard, le sieur Jullou allègue la difficulté qu’il éprouve pour effectuer ses transports à Brest depuis que les travaux du port de commerce occupent les barques et bateau de la rade. 

 

Un gisement de terre réfractaire au Poulmic restant inconnu, il s’agirait certainement de la Briqueterie du Stang.(voir carte des gisements ci-dessous).

Rond noir : gîte d’argile – Roue dentée : briqueterie-poterie dont cette petite briqueterie du Stang.

Au Stang la grève facilitait, à marée haute, le chargement des gabares.

Ces bateaux (comme le bateau de Lanvéoc) traversaient la rade pour livrer directement dans les installations militaires du port de Brest.

Fabrication des briques cuites

Au vu du dispositif, de cette briqueterie  la production devait être faible par contre la présence de l'argile dans les alentours permettait l'exploitation en continu suivant ces différentes étapes :

 Extraction de la terre d’argile, broyage et mélange (90 % avec 10% ou 20% de sable et de l'eau) afin d'obtenir la granulométrie désirée

 Pressage et faconnage de cette pâte dans des moules en bois pour former la forme désirée. 

 Séchage naturel (de 3 à 6 jours) dans un local couvert pour évacuer l’eau et que les briques soient suffisamment résistantes et sèches pour être manutentionnées dans le four.

 Cuisson dans le four de cuisson basé sur deux voûtes superposées :

- La chambre de cuisson où les briques étaient installées en pyramide (Pour un meilleur rendement, les entreprises faisaient des tas le plus conséquent possible, mais  la qualité de la cuisson était irrégulière et impactait la solidité de la brique).

- Le foyer en dessous, grâce à un feu minutieusement entretenu, diffusait une température spécifique. Cette température, dite de grésage, oscillait entre 1000° C et 1150° C. A cette température, les particules d’argile se mettent à fondre et s’agglomèrent les unes aux autres pour former un matériau pierreux. 

- Après cette cuisson d’environ 50 heures, puis refroidissement, ces briques étaient mises en tas dans un local couvert, en attendant de charger une gabare à marée haute et livrer au port de Brest.

 

Récit de la découverte de ces ruines lors d’un pique-nique au Stang !

En 2011 Sur son Blog, Papy Serge raconte :

« Hier en nous baladant on a trouvé une ruine ! On a d'abord pensé a un abri de pécheur très ancien, ensuite comme les pierres sont brûlées chauffées à haute Température, on a pensé a un ancien four vu qu'il y a en sous sol une cavité en voûte ! 

Est- ce un four à chaux ? un four pour fondre des métaux , un four de potier avec un peu d’imagination ? car il y a beaucoup de scories ferreux autour de cette ruine.

Les enfants eux on décidé que c'était la cachette d'un trésor de pirate.

Une belle imagination qui nous a laissé tranquille, le temps des recherches d'indices. 

Avec la découverte d'un vieux crochet de marine !! et l'affaire est résolue il s'agit du pirate " capitaine crochet " éhéhé c'est pas beau ça pour ce qui est du four !! ça restera un énigme… »

Fort heureusement, des photos ont été également prises lors de cette balade .

Nous voyons l’escalier qui se situe sur le côté gauche de la chambre de cuisson (qui permettait d’y déposer les briques) et la chambre de cuisson dont une partie de la voûte s’est effondrée et l’entrée du four 

Le site « presqu’ile de crozon.com », toujours très intéressant, nous présente des photos qui ont du être prises après 2011 puisque la dernière partie de la voûte s’est effondrée ! 

Nous ne voyions plus que son ancrage sur les murs.

Nous avons également des informations complémentaire sur le foyer du four :

 Le foyer est constitué d’arcs en ceintre répétés dont les intercalaires sont des parois plus minces pour laisser la chaleur se disperser plus aisément  l’étage au-dessus. Un four à pain cherche l’effet inverse pour ne rien perdre de la température de chauffe, la voûte est pleine et épaisse